Perspectives conjoncturelles

Optimisme contenu vis-à-vis de l'économie mondiale

Les campagnes de vaccination et les mesures de soutien budgétaire devraient doper l'économie mondiale en 2021, mais plusieurs risques incitent à la prudence pour le positionnement de portefeuille.

L’auteur

Andrew Balls

CIO mondial des placements en titres à revenu fixe

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Perspectives économiques

L'économie mondiale devrait selon nous poursuivre sa guérison en 2021 et progresser rapidement sur la longue voie d'un retour à sa tendance d'avant-crise (comme nous l'avons abordé dans de précédentes perspectives), plus particulièrement au second semestre. Si les marchés risqués sont susceptibles de continuer à signer de belles performances à court terme sous l'effet combiné des mesures de soutien et du déploiement des vaccins, une grande partie des répercussions de ces interventions sont toutefois déjà intégrées dans les cours. Sur la voie de la reprise, les investisseurs doivent quant à eux être attentifs aux différents obstacles, qui exigent une construction de portefeuille minutieuse afin de faire face à de nouveaux accès de volatilité sur les marchés financiers.

La lassitude budgétaire dans certaines économies développées représente un de ces risques. Un autre danger est le passage probable de la Chine d'un assouplissement à un durcissement des conditions de crédit en cours d'année. En outre, les séquelles économiques pourraient entraver le retour aux niveaux d'activité antérieurs à la pandémie et se traduire par une reprise cahoteuse et inégale dans les différents pays et secteurs.

Rebond de la croissance

Après une contraction considérable de l'activité économique en 2020, la production et la demande mondiales devraient se redresser nettement cette année. Selon nous, l'accès de faiblesse actuel, causé par les confinements imposés dans les grandes économies, devrait laisser place à une accélération de la croissance économique à partir du deuxième trimestre environ, portée par le déploiement à grande échelle des vaccins et le soutien monétaire et budgétaire continu. Les secteurs les plus touchés par les restrictions imposées en vertu du COVID-19, à savoir les voyages, les logements, les restaurants ou encore les loisirs, devraient être les principaux bénéficiaires de ces mesures. La croissance du PIB mondial, qui part d'un niveau très faible, devrait être en 2021 à son niveau le plus élevé depuis plus de dix ans. L'activité économique aux États-Unis devrait selon nous atteindre ses pics pré-récession en seconde partie d'année, tandis que l'Europe, aux prises actuellement avec une récession en double creux, ne devrait pas être à même de combler totalement ses pertes de production avant mi-2022, et ce malgré le net rebond de la croissance que nous anticipons à partir du deuxième trimestre (voir figure 1). Pour sa part, l'économie chinoise, dont l'activité pointe déjà à des niveaux supérieurs à ceux enregistrés avant la crise et qui a fait montre d'une solide dynamique de croissance en ce début d'année, devrait enregistrer une croissance du PIB record de plus de 8 % en 2021, après une progression d'environ 2 % l'année dernière, soit résolument inférieure à la moyenne.

Figure 1 : Projections du niveau de PIB réel dans trois grandes économies

La figure 1 présente la trajectoire prévue du PIB réel (produit intérieur brut) dans trois grandes économies – les États-Unis, la zone euro et la Chine – par rapport au PIB tendanciel et au niveau du PIB de chacune d'entre elles au quatrième trimestre 2019. Après avoir chuté de façon abrupte au cours du premier semestre 2020, le PIB réel des États-Unis ne devrait retrouver son niveau du quatrième trimestre 2019 qu'au milieu de l'année 2021. Il devrait revenir à son niveau tendanciel quelques mois plus tard. Le PIB réel de la zone euro devrait rester inférieur au PIB tendanciel ainsi qu'au PIB du quatrième trimestre 2019 jusqu'à la fin de cette année. En revanche, le PIB réel de la Chine (basé sur le yuan chaîné de 2015) a dépassé les niveaux du quatrième trimestre 2019 à la mi-2020 et a déjà retrouvé son niveau de croissance tendanciel. Il est bien parti pour franchir le seuil des 25 000 milliards de yuans d'ici la fin 2021. 

 
Source : Haver Analytics, PIMCO, décembre 2020
Les secteurs les plus touchés par les restrictions liées à la Covid-19 devraient être les grands bénéficiaires de la reprise
Mother holding child’s hand, walking through airport

Objectifs d'inflation toujours insaisissables

L'inflation des prix à la consommation ne devrait grimper que légèrement sur l'année et rester globalement inférieure aux objectifs des banques centrales dans l'ensemble des grandes économies. Même si la croissance bondit considérablement, la production et la demande se maintiendront à des niveaux inférieurs à la normale durant un certain temps compte tenu de la gravité de la récession et de l'importance du taux de chômage qui, même s'il devrait baisser, restera supérieur aux niveaux généralement associés au plein emploi. Aux États-Unis, la faiblesse des taux hypothécaires et la pression baissière exercée sur les loyers au cours des prochains trimestres pèseront sur la composante logement de l'indice des prix à la consommation, qui représente un peu plus de 40 % du core CPI. À l'échelle mondiale toutefois, si les pressions inflationnistes à court et moyen terme devraient rester faibles, nous réaffirmons notre opinion séculaire selon laquelle la pandémie et les interventions politiques connexes ont mené à une augmentation des risques d'inflation et de déflation à plus long terme. Si les politiques monétaires et budgétaires demeurent expansionnistes durant plusieurs années, même après que les économies ont renoué avec le plein emploi, l'inflation pourrait à terme dépasser les objectifs des banques centrales. À l'inverse, les risques de déflation pourraient découler d'un éventuel retour à des politiques budgétaires passives ou restrictives ou de l'éclatement de bulles des prix des actifs et d'un désendettement du secteur privé. En conséquence, les marchés devront selon nous intégrer une incertitude à long terme plus élevée concernant l'inflation.

Les banques centrales maintiennent le cap, avec un biais en faveur d'un nouvel assouplissement

Les banques centrales resteront prisonnières d'une inflation inférieure à leur objectif et du besoin de maintenir les coûts de l'emprunt à un faible niveau afin de pouvoir assurer un soutien budgétaire continu dans les années à venir. Les taux directeurs devraient ainsi demeurer aux niveaux actuels dans un avenir prévisible et pourraient même être abaissés davantage dans certains pays. Une appréciation excessive de l'euro par exemple, même s'il ne s'agit pas de notre scénario de base, pourrait pousser la Banque centrale européenne (BCE) à réduire davantage encore son taux de dépôt, qui s'établit actuellement à -0,5 %.

Les banques centrales internationales devraient rester au chevet de l'économie.
Central bank of Switzerland

Les achats d'actifs des banques centrales devraient par ailleurs se poursuivre tout au long de l'année, et bien après encore. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a modifié ses projections en décembre, déclarant qu'elle entendait poursuivre ses achats de bons du Trésor et de titres adossés à des crédits hypothécaires d'agences au rythme actuel au moins jusqu'à ce que des « progrès substantiels » aient été réalisés s'agissant de ses objectifs de plein emploi et de stabilité des prix. Il est tout à fait possible, selon nous, que la Fed augmente la maturité moyenne pondérée de ses achats d'obligations cette année si les données économiques sont décevantes ou si les rendements augmentent trop et trop vite. Dans un scénario défavorable de troubles économiques et financiers renouvelés, nous nous attendrions également à ce que la Fed rouvre certaines des facilités de prêt initiées pendant la crise de 2020, grâce à un appui en fonds propres du Trésor à l'initiative de la nouvelle secrétaire Janet Yellen par le biais du Fonds de stabilisation des changes ou à une nouvelle autorisation de la part du Congrès. À l'inverse, si l'économie se redresse plus vigoureusement encore que ce qui est prévu dans notre scénario de base et que l'inflation surprend à la hausse, la Fed pourrait commencer à réduire progressivement ses achats dès fin 2021 ou début 2022.

Parallèlement, la Banque centrale européenne (BCE) a récemment augmenté son enveloppe globale consacrée à son Programme d’achat d’urgence face à la pandémie et est susceptible de faire preuve de flexibilité et de la gonfler encore en cours d'année, afin d'ancrer les rendements des obligations de la zone euro grâce à un contrôle relativement libre de la courbe. La plupart des autres banques centrales des économies développées mettent en place des politiques similaires et devraient elles aussi maintenir ce cap. Un nouvel assouplissement monétaire semble par ailleurs probable dans plusieurs pays émergents, où les taux d'intérêt réels, bien qu'inférieurs aux normes historiques dans bien des cas, peuvent encore chuter.

Politique budgétaire favorable pour l'instant

Outre l'endiguement du virus grâce aux campagnes de vaccination, la politique budgétaire reste le facteur déterminant de nos perspectives cycliques (notre section consacrée aux risques reprend plus d'informations sur le potentiel baissier). La plupart des gouvernements, épaulés par les politiques monétaires qui maintiennent les coûts de financement à un faible niveau, devraient continuer à soutenir les ménages (transferts) et les entreprises (garanties de prêts, subventions et réductions fiscales) (voir figure 2). En Europe, l'accord sur le budget de l'Union européenne (UE) conclu en décembre a permis de prévoir d'importants décaissements au titre de prêts et de subventions en provenance du nouveau fonds EU Next Generation dans le courant de l'année, en complément du soutien déjà apporté par les différents pays.

Figure 2 : Prévisions de déficits budgétaires dans quatre grandes économies (en pourcentage du PIB)

La figure 2 est un histogramme présentant les déficits budgétaires prévus aux États-Unis, en zone euro, au Royaume-Uni et au Japon en pourcentage du PIB pour les années 2019, 2020 et 2021. Aux États-Unis, le déficit budgétaire a bondi de 5 % du PIB en 2019 à 17 % en 2020. Il devrait retomber à 14 % du PIB en 2021. Dans la zone euro, le déficit budgétaire a atteint 10 % du PIB en 2020, contre 1 % en 2019. Il devrait retomber à 7 % du PIB en 2021. Au Royaume-Uni, le déficit budgétaire s'est envolé à 18 % du PIB en 2020, contre 2 % en 2019 et devrait refluer à 12 % en 2021. Le déficit budgétaire du Japon a également fortement augmenté entre 2019 et 2020, passant de 7 à 18 % du PIB. Il devrait retomber à 11 % du PIB en 2021. 

 
Source : Haver Analytics, calculs PIMCO, décembre 2020

Aux États-Unis, le dernier train de mesures de soutien lié à la pandémie approuvé par le Congrès au cours de la période de transition avant la prise de pouvoir du nouveau président viendra soutenir les revenus et la demande au cours des prochains mois, favorisant ainsi la reprise économique. Il est tout à fait probable que d'autres mesures de soutien budgétaire considérables soient prises plus tard cette année, dans la mesure où les démocrates ont obtenu une légère majorité au Sénat (le vote de la vice-présidente Kamala Harris ayant été décisif) lors du second tour des élections en Géorgie le 5 janvier. Dès lors que plusieurs nouveaux sénateurs démocrates ont obtenu leur siège dans des États d'ordinaire plus conservateurs sur le plan budgétaire, nous ne nous attendons toutefois pas à une transition vers des politiques budgétaires plus radicales dans un avenir proche.

Les cours des actifs financiers semblent refléter la perspective d'une reprise économique mais il reste essentiel de mettre l'accent sur la résilience.
Covid-19 vaccines in fridge

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Conclusions d’investissement : scénario central

Comme nous l'avons exposé dans l'article Secular Outlook d'octobre 2020, « Des perturbations en cascade », les rendements des obligations d'État devraient, selon nous, se stabiliser au cours des prochaines années. Les banques centrales des quatre coins du globe ont fait savoir qu'il ne fallait pas s'attendre à un resserrement des taux directeurs avant longtemps, et ce même si notre scénario de base concernant la reprise pour les 12 à 18 prochains mois se confirme. Les marchés ont largement intégré la perspective de reprise mais ont ancré les courbes de taux, les marchés actions et du crédit intégrant de façon similaire un retour à la normalité post-pandémie à l'horizon cyclique.

Nous identifions à la fois des risques haussiers et baissiers pour les rendements des obligations d'État à court terme, ce qui reflète le jeu de forces entre les périodes de confinement et de réduction de l'activité d'une part, et le déploiement des vaccins d'autre part. Dans la plupart de nos portefeuilles, nous prévoyons d'adopter un positionnement relativement neutre en termes de sensibilité globale. La sensibilité aux taux américains continue d'offrir des appréciations potentielles plus élevées en cas de repli économique ou des marchés financiers, même si l'avantage est moins prononcé après la surperformance des bons du Trésor américain au cours de l'année 2020.

Si nous sommes dans l'ensemble relativement neutres en termes de sensibilité, nous entendons adopter des positions misant sur une pentification de la courbe au sein de nos portefeuilles obligataires « core » car nous pensons que si les banques centrales ancreront les parties courtes, les marchés intégreront, au fil du temps, une plus forte reflation sur les parties longues des courbes. Le risque de hausse de l'inflation est selon nous faible à l'horizon cyclique, tandis que les perspectives inflationnistes sont plus incertaines sur des horizons plus longs vu l'ampleur des mesures expérimentales de politiques monétaires et budgétaires. À l'horizon séculaire, les TIPS (Treasury Inflation-Protected Securities) américains devraient, à nos yeux, continuer d'offrir une couverture à prix raisonnable contre une hausse de l’inflation.

Certains pans du marché immobilier et des marchés émergents semblent toujours attrayants
Building in an emerging market country

Compte tenu de notre scénario de base et des prix du marché, nous misons sur une surpondération des positions de spread en portefeuille, via des crédits hypothécaires hors agences et d'autres produits structurés, la surpondération d'obligations d'entreprises rigoureusement sélectionnées et des expositions au crédit souverain émergent libellé en devises fortes. Nous veillerons à éviter les positions génériques sur le crédit aux entreprises et privilégierons les titres choisis par nos équipes crédit et les indices de CDS liquides pour l'exposition au bêta.

Nous maintenons notre préférence pour les MBS d'agences et cherchons à trouver un équilibre entre le portage toujours attrayant des titres hypothécaires à faible coupon et le solide soutien de la Fed, d'une part, et des valorisations que nous estimons désormais justes plutôt que bon marché, d'autre part.

Dans l'univers émergent, en sus des positions sur la dette externe des marchés émergents, nous entendons sélectionner, le cas échéant, certaines positions émergentes en monnaie locale en définissant prudemment la taille des positions compte tenu des considérations en termes de liquidité et de l'orientation à moyen terme sur ces marchés.

S'agissant des devises, nous pensons maintenir une légère sous-pondération au dollar américain par rapport au panier de devises du G-10, ainsi que certaines expositions à des devises émergentes au sein de nos portefeuilles ayant davantage une orientation internationale. Ce choix reflète les valorisations et le potentiel de surperformance par rapport au billet vert des devises de pays davantage exposés au cycle économique mondial (qui sont dès lors susceptibles de tirer parti de la période de reprise que nous envisageons).

Risques pour les perspectives : Risque n° 1 : un essoufflement budgétaire

Nos perspectives économiques présentent bien sûr des risques, lesquels ont également des implications en termes d'investissement.

Pour commencer, si notre scénario de base table sur la poursuite du soutien budgétaire, facilité par des politiques monétaires accommodantes, un début d'essoufflement budgétaire constituerait un risque majeur pour la reprise économique attendue, en particulier au second semestre de cette année et plus encore en 2022. Aux États-Unis, bien qu'il pourrait y avoir de nouvelles mesures de soutien budgétaire cette année puisque le second tour du scrutin en Géorgie a permis aux démocrates d'obtenir une faible majorité au Sénat, l'attention pourrait bien se tourner plus tard dans l'année vers d'éventuelles hausses de l'impôt sur les sociétés et du taux maximal d'impôt sur le revenu des personnes physiques, qui pourraient être adoptées en 2022.

Les spéculations sur un resserrement budgétaire à terme pourraient peser sur les dépenses des ménages et des entreprises
Female customer shopping while wearing mask

En Europe, les mesures de relance budgétaire pour 2021 sont en grande partie programmées grâce aux budgets nationaux déjà approuvés et aux versements à venir dans le cadre du fonds EU Next Generation. Toutefois, la réalité des déficits importants pourrait commencer à affecter la volonté des décideurs politiques à maintenir le cap et à renforcer les mesures de relance si nécessaire. En Europe, la saison des budgets pour l'année suivante démarre traditionnellement après l'été. On pourrait donc observer dès le second semestre de cette année un changement de cap dans la politique budgétaire pour 2022. Cette situation sera aggravée par le frein à l'endettement prévu dans la constitution allemande, lequel a été temporairement supprimé pour 2020 et 2021 mais impliquera des coupes budgétaires en 2022 et au-delà. Les prévisions de resserrement budgétaire futur par le biais de réductions des dépenses et de hausses d'impôts pourraient bien commencer à affecter les projets de dépenses des consommateurs et des entreprises dans le courant de cette année. 

Risque n° 2 : recentrage sur la réduction de la dette en Chine 

Alors que l'économie chinoise connaît un net rebond après la récession liée au COVID-19 d'il y a un an et qu'elle affiche une dynamique de croissance solide à l'aube de 2021, les décideurs politiques vont, selon nous, se recentrer sur le désendettement dans le courant de cette année afin d'éviter les bulles et d'assurer la viabilité de la croissance sur le long terme. Notre équipe en charge de la Chine table donc sur une décélération de la croissance globale du crédit cette année, entrainant un revirement de la dynamique de crédit qui tomberait en territoire négatif alors qu'elle était encore positive récemment. (Globalement, la dynamique du crédit mesure la variation de la croissance du crédit et détermine généralement la croissance du PIB.) Il peut s'avérer difficile de calibrer précisément le degré d'assouplissement ou de resserrement du crédit au sein d'une économie fortement endettée de 14 000 milliards de dollars. Il existe en effet un risque réel de resserrement excessif qui pourrait entraîner un ralentissement de la croissance plus important que prévu, lequel serait susceptible d'avoir des répercussions négatives à l'échelle mondiale sur les économies et les secteurs largement tributaires de la demande chinoise.

Risque n° 3 : séquelles économiques

La principale incertitude qui pèse sur les perspectives économiques est liée aux éventuelles séquelles qui pourraient freiner, voire empêcher un retour rapide aux niveaux de dépenses de consommation d'avant la pandémie, ainsi que les investissements des entreprises et les décisions d'embauche. Le choc lié au Covid-19 étant inédit de par sa nature et son ampleur, il est difficile de déterminer quels seront les changements de comportement des ménages et des entreprises. Si, selon notre scénario de base, une importante demande latente devrait se manifester cette année dans la mesure où le déploiement des vaccins va permettre de réduire les restrictions volontaires et imposées par les gouvernements sur l'activité économique, il existe un risque manifeste que les ménages et les entreprises restent prudents en termes de dépenses et d'investissements pendant davantage de temps. En outre, la participation au marché du travail, qui a diminué dans de nombreux pays l'an dernier, risque de ne pas se redresser rapidement. Les dommages durables portés aux bilans des sociétés et aux modèles commerciaux pourraient seulement se manifester au moment de la reprise, lorsque l'aide apportée par les pouvoirs publics prendra fin.

Les séquelles économiques restent l'une des principales incertitudes.
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Conclusions d’investissement : facteurs de risque

Si les marchés du risque pourraient continuer à enregistrer de belles performances au cours des prochains mois à la faveur du déploiement à grande échelle des vaccins et des mesures de relance, il se peut que les investisseurs se montrent trop confiants, comme en témoigne le positionnement haussier du consensus. Comme le soulignent ces facteurs de risque, l'heure est propice à un positionnement prudent des portefeuilles et non à un optimisme ou une prise de risque excessifs. Compte tenu des rendements globalement bas, des spreads étroits et de la faible volatilité, nous entendons mettre l'accent sur la préservation du capital et la gestion prudente des liquidités. Nous chercherons à faire preuve de patience et de flexibilité, à nous prémunir contre une hausse de la volatilité sur les marchés et à accroître l'alpha en présence de conditions de marché plus difficiles. Un essoufflement budgétaire pourrait donner lieu à une reprise en demi-teinte, ce qui neutraliserait les autres risques pesant sur le niveau global des rendements mondiaux. Le désendettement de la Chine met en évidence les risques baissiers qui planent sur la croissance mondiale ainsi que les risques sectoriels et ceux pesant sur les pays les plus exposés au cycle chinois. Le risque de séquelles économiques montre bien que si les secteurs des loisirs et des voyages offrent de belles opportunités, il convient de gérer rigoureusement les expositions et non de chercher à acheter massivement des titres à bas prix en dollars américains. Les stratégies de crédit privé offrent, selon nous, un véhicule intéressant pour adopter des positions de long terme dans les secteurs les plus opportunistes et à risque élevé.

Les stratégies de crédit privé peuvent constituer un bon moyen de prendre des positions de long terme dans les secteurs opportunistes.
Aerial view of airplanes on tarmac

Comme nous l'avons souligné dans notre article Secular Outlook, outre ces sources de risque cycliques, plusieurs facteurs de disruption séculaires nous amènent à penser que la reprise post-pandémique ne marquera pas le coup d'envoi d'une nouvelle décennie de marché haussier. Nous anticipons plutôt un environnement de marché difficile, une fois que les transactions aisées dans le contexte de la reprise post-pandémie auront eu lieu. En tant que gestionnaires actifs, nous chercherons à générer de la valeur grâce à la sélection de titres au sein des secteurs du crédit, en mettant l'accent sur les sources de revenus de qualité, et tenterons de trouver les meilleures opportunités mondiales.

Processus d’investissement de PIMCO

La puissance de la diversité des idées

À propos de nos forums

Le processus d’investissement de PIMCO, peaufiné depuis près d’une cinquantaine d’années et testé dans la quasi-totalité des environnements de marché, se fonde sur nos Forums séculaires et cycliques. Quatre fois par an, nos spécialistes de l'investissement venus du monde entier se réunissent pour débattre de la situation sur les marchés mondiaux et de l'économie mondiale, ainsi que pour identifier les tendances qui auront, selon nous, d'importantes implications en termes d'investissement.

Lors du Forum séculaire, qui se tient une fois par an, nous nous concentrons sur les perspectives des trois à cinq prochaines années, ce qui nous permet de positionner les portefeuilles pour qu'ils profitent des évolutions et des tendances structurelles de l'économie mondiale. Parce que nous pensons que la diversité des idées favorise la performance des investissements, des intervenants prestigieux (économistes lauréats du Prix Nobel, responsables politiques, investisseurs et historiens) sont invités à apporter des perspectives précieuses et pluridimensionnelles à nos débats. Nous bénéficions également de la participation active du Conseil consultatif mondial de PIMCO, une équipe d’experts de renommée mondiale en matière économique et politique.

À l'occasion des Forums cycliques, qui sont organisés trois fois par an, nous nous intéressons aux perspectives des six à douze prochains mois, en analysant les dynamiques économiques des grands pays développés et émergents. Notre objectif est d'identifier les éventuels changements de politique monétaire et budgétaire, de primes de risque ou de valorisations relatives, qui constituent autant d'éléments qui influencent le positionnement des portefeuilles.

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